A la faveur de la 3ème Assemblée plénière de la Conférence Episcopale Régionale d’Afrique de l’Ouest (CERAO/RECOWA), qui s’est tenue à Ouagadougou du 13 au 20 mai 2019, l’aumônier national de la jeunesse catholique, l’Abbé Valéry SAKOUGRI, et le père assomptionniste Jean-Paul SAGADOU ont plaidé pour une rencontre continentale de la jeunesse africaine. C’était le 15 mai 2019 à Ouagadougou. Le plaidoyer semble avoir reçu un écho favorable, car les évêques ont invité les jeunes à prendre eux-mêmes la parole devant l’ensemble des évêques du continent en juillet prochain en Ouganda.
Les jeunes catholiques de l’Afrique pourront bientôt avoir un cadre de rencontre et d’échanges. La demande a été faite devant les évêques de la région ouest africaine par deux prêtres accompagnateurs, à l’occasion de la 3ème Assemblée plénière de la CERAO/RECOWA. En présence des jeunes de l’archidiocèse de Ouagadougou, l’Abbé Valéry SAKOUGRI et le Père Jean-Paul SAGADOU ont dépeint aux évêques la situation actuelle de la jeunesse africaine. « La jeunesse africaine a subi une colonisation idéologique, culturelle et même spirituelle. Ses repères ont été bouleversés et elle semble ne plus avoir ni de rêves propres, ni d’ambitions légitimes ni d’idéal de vie », ont-ils indiqué aux pasteurs. Une situation qui a pour corollaire radicalisation idéologique et spirituelle, terrorisme, migration, dépravation des mœurs, pauvreté anthropologique, perte du sens du sacré et des valeurs africaines, entre autres. Les prêtres ont aussi fait le constat que jusque-là, dans la plupart des pays, les jeunes africains se contentent de rencontres diocésaines et nationales.
Ils notent également que «la jeunesse africaine a toujours été cooptée et engloutie dans les grandes rencontres internationales des jeunes comme les JMJ sans pouvoir réellement exprimer sa pensée, son dynamisme, sa culture, son essence ». Face à cela, les accompagnateurs estiment qu’ « il est temps que la jeunesse se réveille et qu’elle prenne conscience de ses racines, de ses potentialités et de ses richesses afin de vivre profondément son identité propre sans honte et sans complexe ». Et pour ce faire, les porte-paroles des jeunes ont proposé la mise en place d’une structuration et d’une organisation régionale et panafricaine de la jeunesse, la conversion spirituelle et la promotion de l’intégration africaine, le dialogue interreligieux à travers de grandes rencontres africaines de la jeunesse. Au Burkina Faso, des initiatives d’intégration africaine existent déjà. En effet, des journées nationales de la jeunesse organisées en août 2018 avaient réuni des jeunes de plusieurs pays de la sous-région. En plus de ces journées, il y a la caravane de l’intégration africaine, vieille de dix ans, pilotée par le père SAGADOU et qui a déjà sillonné plusieurs pays de la CERAO/RECOWA.
Plus de 400 jeunes ont déjà pris part à ces tournées. Après avoir écouté le plaidoyer, les pères évêques ont demandé aux jeunes de constituer une délégation afin de poser le problème au cinquantenaire de leur organisation continentale, le Symposium de Conférence Episcopale Africaine et MAlgache (SCEAM) en juillet prochain à Kampala en Ouganda.