EDITION FLAMBEAU VIGILE 2021: Thème d’enseignement « Qui est l’Emmanuel ? »

Nous sommes actuellement dans le temps de l’Avent. Ce qui correspond à un temps d’attente de la venue du sauveur. Cette attente est joyeuse et pleine d’espérance. Les textes liturgiques qu’on lit au cours de ce temps liturgique lancent un vivant appel à la conversion et à l’attente du retour du sauveur. Jean-Baptiste, le précurseur du Christ, est celui qui est bien mis en exergue afin que, comme Elie, « il ramène le cœur des pères vers leurs enfants et le cœur des enfants vers leurs pères et de préparer ainsi un peuple bien disposé pour le retour du Seigneur ».

Celui qu’on attend, l’Emmanuel, Dieu avec nous, le Christ est en fait déjà venu. C’est pourquoi, justement, ce temps de l’Avent nous prépare à la fête de Noël. Dans cette optique, nous sommes appelés à nous ressouvenir du Fils de Dieu, l’Unique Engendré. C’est lui qui vient pour sauver l’humanité de la mort et du péché. Depuis la faute d’Adam et Eve au jardin d’Eden, Dieu n’avait de répit que de voir le salut du genre humain. La Bible l’étaye bien en disant que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jean 3, 16). Ainsi donc, pour le salut de l’Homme, Dieu envoie son Fils qui vient comme Seigneur et Sauveur, non pas pour condamner mais pour sauver. C’est ainsi qu’entrant dans le monde, le Christ dit : « voici, je viens, car c’est de moi qu’il est question dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Hébreux 10, 7). Mais comment cette volonté du salut de l’Homme allait-il se concrétiser ?

C’est dans sa chair que l’Homme a péché et depuis lors, le péché habite l’Homme et le domine. Tout ce qu’il fait désormais est marqué et sali par le péché car l’odeur du péché s’est incorporée à lui de sorte que son odeur est devenue l’odeur même du péché et de la mort. Dans ce sens, l’Homme ne pouvait plus accéder à la présence glorieuse de Dieu qui est trois fois saint car « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3, 23). « Voilà pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé en tous les hommes, du fait que tous ont péché » (Romains 5, 12). Et comme dit le Catéchisme de l’Église Catholique : « C’est un péché qui sera transmis par propagation à toute l’humanité, c’est-à-dire par la transmission d’une nature humaine privée de la sainteté et de la justice originelles. Et c’est pourquoi le péché originel est appelé  » péché  » de façon analogique : c’est un péché  » contracté  » et non pas  » commis « , un état et non pas un acte. » (CEC 404). C’est pourquoi le Sauveur qui devait venir devrait venir dans la chair pècheresse de l’Homme, excepté le péché pour sauver l’Homme du péché. Ainsi, le Christ « devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme » (Philippiens 2, 7). « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jean 1, 14). C’est l’Emmanuel, Dieu avec nous.

S’étant fait l’un de nous, le Fils de Dieu, Dieu Lui-même, solidaire à tous les Hommes est désormais capable d’expier le péché. Comme le péché a pris vit et force dans la chair, il fallait que le péché soit brisé et extirpé de la chair. Jean-Baptiste pourra dire : « voici l’agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jean 1, 29). Ce fut sur le bois de la croix que le Christ s’est anéanti, devenant péché pour la multitude afin de tuer le péché dans la chair et de libérer l’Homme du péché. « Celui qui n’avait pas connu le péché, Il l’a fait péché pour nous, afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu » (2 Corinthiens 5, 21). « Dieu, en envoyant son propre Fils avec une chair semblable à celle du péché et en vue du péché, a condamné le péché dans la chair. » (Romains 8, 3). Nous comprenons mieux pourquoi le Christ Jésus est venu accomplir la volonté de Dieu en mourant sur la croix pour le salut de l’Homme. Cela est la caractéristique principale de sa première venue : réconcilier le monde avec Dieu. Une fois cette mission terminer, le Christ retourne auprès du Père avant de revenir à la fin des temps pour chercher les tiens.

Les hommes n’ont à mourir qu’une seule fois, ensuite c’est le jugement. C’est pareil pour le Christ. Il a été sacrifié une seule fois pour enlever le péché de la multitude. Une deuxième fois il se montrera à ceux qui l’attendent comme leur sauveur, mais ce ne sera plus pour le péché. (Hébreux 9 ; 27-28). Le temps de l’Avent nous prépare ainsi à la seconde venue du Christ. En effet l’œuvre et le bénéfice de la croix ne sont pas limitées au passé mais bien plus, il englobe tout le temps jusqu’à l’éternité de Dieu. « C’est un événement réel, advenu dans notre histoire, mais il est unique : tous les autres événements de l’histoire arrivent une fois, puis ils passent, engloutis dans le passé. Le Mystère pascal du Christ, par contre, ne peut pas rester seulement dans le passé, puisque par sa Mort il a détruit la mort, et que tout ce que le Christ est, et tout ce qu’Il a fait et souffert pour tous les hommes, participe de l’éternité divine et surplombe ainsi tous les temps et y est rendu présent. L’Événement de la Croix et de la Résurrection demeure et attire tout vers la Vie » (CEC 1085). Profitons de ce temps de l’Avent pour nous rapprocher de l’Emmanuel, Dieu avec nous, et disposons nos cœurs pour le retour du Christ.

                        B. Serge Théophile KAKABIEGO, membre du groupe

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