Top vacances prières Edition 2018/ Jeudi 20 Septembre 2018
5ème jour
Prédicateur : Frère Isaac YABRE
Thème : Comment lire et méditer les paroles de la Bible
Résumé du message
- Le frère Isaac YABRE, un aîné du Buisson Ardent, nous entretient sur le thème : « Comment lire et méditer les paroles de la Bible ? ».
Le frère a débuté son message en affirmant que nous ne devons pas oublier l’essentiel. Pour lui, l’essentiel, c’est Marie, la bienheureuse, celle qui a cru à la Parole du Seigneur. En effet, Marie reçoit une information bien étrange de l’ange mais ce qui fait l’extraordinaire de cette femme, c’est quand elle répond : « Que tout cela m’advienne selon ta parole ». Nous voulons parler de comment lire et méditer la Parole de Dieu. Marie est le modèle parfait et par excellence de la lecture et de la méditation de la Parole de Dieu. Voici ce qui est écrit de Marie en Luc 2, 51b : « Et sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur ». Marie gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur, c’est ça la méditation, et c’est l’exemple parfait de ce que nous allons dire ce soir.
Par la suite, le frère a souligné que nous sommes tous à la recherche de l’essentiel de la foi chrétienne. Alors la question qui se pose est : comment chercher et trouver le Seigneur ? Et pour lui, l’endroit le plus sûr est la Parole, comme l’affirme saint Jérôme : « l’ignorance des écritures, c’est l’ignorance du Christ ». Pourtant, c’est bien le Christ que nous cherchons. Ce ne sont pas dans les signes que se trouve le Seigneur mais dans sa Parole. En Marc 1, 16-17, il est dit ceci : « Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons, ils parleront en langues nouvelles, ». Les signes accompagnent ceux qui croient mais nous ne devons pas chercher le Seigneur dans les signes mais dans sa Parole.
Le frère a orienté son intervention en deux questions essentielles : Qu’est-ce que lire et méditer la Parole de Dieu ? Et Comment lire et méditer la Parole de Dieu ?
Qu’est-ce que lire et méditer la Parole de Dieu ?
A cette question, il commence par répondre que la Bible n’est pas un livre d’information mais de transformation. L’auteur de la Bible, c’est le Saint Esprit, écrit par les hommes dans un langage humain. Si nous la lisons comme un livre ou un roman, on passe à côté. Comment lire ce document dans ce cas ? Lire la Bible, c’est aller à la rencontre de quelqu’un, c’est entrer en dialogue avec lui. Et cette personne, c’est Jésus Christ.
Dei Verbum au numéro 21 : « Dans les Saints Livres, en effet, le Père qui est aux cieux vient avec tendresse au-devant de ses fils et entre en conversation avec eux ; or, la force et la puissance que recèle la Parole de Dieu sont si grandes qu’elles constituent, pour l’Église, son point d’appui et sa vigueur et, pour les enfants de l’Église, la solidité de leur foi, la nourriture de leur âme, la source pure et permanente de leur vie spirituelle ».
Qu’est-ce que Dei VERBUM ? Dei Verbum (DV), ou la Constitution dogmatique sur la Révélation divine, est l’une des quatre constitutions conciliaires promulguées par le IIe concile œcuménique du Vatican (Vatican II). Portant sur la révélation divine, ce texte est voté le 8 septembre 1965 et solennellement promulgué le 18 novembre 1965 par le pape Paul VI. En six chapitres, il refait le point sur la manière dont Dieu se révèle à l’homme dans les Saintes Écritures reçues par les chrétiens comme Parole de Dieu. Source : Wikipedia.com |
En commentaire de ce paragraphe de Dei VERBUM, le frère nous explique que quand nous ouvrons la Bible nous entrons en dialogue et en conversation avec Dieu. Ce qui n’est pas le cas pour un roman. Nous n’entrons pas en contact avec l’auteur du roman quand nous la lisons. La Bible, quand nous l’ouvrons, nous sommes en contact avec Dieu. Nous avons, par la Bible plus que le privilège qu’a eu Moïse sur la montagne de Sinaï.
Pour arriver à avoir ce contact divin, deux choses sont importantes selon lui : avoir le temps et faire silence.
Avoir le temps pour lire la Parole de Dieu
Selon le frère Isaac, on a malheureusement plus le temps pour lire et méditer la Parole. Nous avons du temps pour consommer ce que le monde produit (feuilleton, match de football, réseaux sociaux) mais pas pour nous nourrir de la Parole de Dieu.
Faire silence en nous et autour de nous
Il fait aussi le constat déplorable qu’on n’est plus capable de faire silence. Nous sommes inondés par le bruit aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. C’est vrai que le Saint Esprit doit faire un travail en nous, mais nous devons être radicales comme cette personne, qui a décidé radicalement d’offrir sa télévision, qui lui prenait pratiquement tout son temps.
Dans l’exhortation apostolique post-synodale VERBUM DOMINI du pape BENOIT XVI sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Eglise, il est dit : « la Parole du Seigneur demeure pour toujours. Or cette parole, c’est l’Évangile qui vous a été annoncé » (1 P 1, 25 ; cf. Is40, 8). Avec cette expression de la Première Lettre de saint Pierre, qui reprend les paroles du prophète Isaïe, nous sommes placés face au mystère de Dieu qui se communique lui-même par le don de sa Parole ».
Exhortation apostolique post-synodale VERBUM DOMINI Lire l’intégralité du document ici : http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/apost_exhortations/documents/hf_ben-xvi_exh_20100930_verbum-domini.html/ |
Selon le frère, le pape Benoit XVI nous rappelait que, nous rentrons en contact avec Dieu surement, mais aussi la vie de Dieu nous est communiquée lorsque, nous faisons l’effort d’ouvrir une page de l’évangile. Quand nous lisons la Bible, nous avons une occasion de communiquer la vie de Dieu. Jean 6, [68] Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ». Les Paroles de
Dieu sont censées nous communiquer la vie.
– Que signifie méditer la parole de Dieu ?
Méditer est dérivé d’un terme Latin qui signifie prendre soin. Prendre soin de sa vie intérieure ou encore de son onction intérieure.
Mt 7, [21] « Ce n’est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, qu’on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. [22] Beaucoup me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé ? En ton nom que nous avons chassé les démons ? En ton nom que nous avons fait bien des miracles ? [23] Alors je leur dirai en face : Jamais je ne vous ai connus ; écartez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.«
Pour le frère, le Seigneur dira : « Eloignez-vous de moi » car nous aurions travaillé sous l’onction extérieure et non celle intérieure. On n’édifie l’homme intérieur que par la Parole de Dieu, c’est le menu le plus agréable pour édifier l’homme intérieur.
Paul nous le dit en Ephésiens 3, [14] C’est pourquoi je fléchis les genoux en présence du Père [15] de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tire son nom. [16] Qu’Il daigne, selon la richesse de sa gloire, vous armer de puissance par son Esprit pour que se fortifie en vous l’homme intérieur, [17] que le Christ habite en vos cœurs par la foi, et que vous soyez enracinés, fondés dans l’amour. [18] Ainsi vous recevrez la force de comprendre, avec tous les saints, ce qu’est la Largeur, la Longueur, la Hauteur et la Profondeur, [19] vous connaîtrez l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, et vous entrerez par votre plénitude dans toute la Plénitude de Dieu.
Pour le frère, ce qui nourrit l’homme intérieur est le mystère que tout un docteur de la loi, Nicodème ne pouvait comprendre. Il faut naître de nouveau, entretenir ensuite cet être nouveau. De même qu’un bébé qui n’est pas éduqué ne grandira pas, de même nous devons entretenir l’homme intérieur né au baptême, car ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu, Mt 4,4.
Le frère a aussi dépeint la réalité du monde actuel. Pour lui, la quête de l’intérieur crée beaucoup de mal dans le monde. Nous voyions la multiplication des méthodes comme le yoga, la méditation transcendantale, la pensée positive, ou les techniques de coaching. Parce que l’homme moderne étant stressé est à la recherche de méthodes pour faire le vide. Certaines personnes parce qu’elles sont en quête de cette vie intérieure se jettent dans la gueule du loup. C’est parce que les chrétiens ont abandonné la méditation. Pourtant, c’est dans la méditation de la Parole de Dieu qu’on nourrit l’homme intérieur.
Parlant de l’inspiration, le frère à préciser que la lecture et la méditation de la Parole ne sauraient se faire que dans le Saint Esprit comme le Seigneur nous le dit en Jean 16, [13] Mais quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière ; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu’il entendra, il le dira et il vous dévoilera les choses à venir. [14] Lui me glorifiera, car c’est de mon bien qu’il recevra et il vous le dévoilera.
Ainsi, on ne commence pas une lecture sans demander au préalable la présence du Saint Esprit. Dans l’ordre de la révélation, l’Esprit Saint nous révèle le Fils qui nous révèle le Père.
Comment méditer la Parole de Dieu d’une façon chrétienne ?
Pour répondre à la question, le frère rappellera qu’on a autant de méthodes que de maitres spirituels. C’est pourquoi dans l’Eglise, il y a beaucoup de spiritualités. Saint François de Salle disait : « Chaque oiseau chante comme son bec est fait ». Nous avons par exemple la méthode Ignacienne. Chaque méthode va dépendre du maître spirituel. La méthode est un guide. Le plus important est de marcher avec l’Esprit Saint.
Toujours dans l’exhortation apostolique post-synodale VERBUM DOMINI, il est dit ceci : Un chrétien se doit de méditer régulièrement sinon il ressemble aux trois premiers terrains de la parabole du semeur.
Mc 4, [4] Et il advint, comme il semait, qu’une partie du grain est tombée au bord du chemin, et les oiseaux sont venus et ont tout mangé. [5] Une autre est tombée sur le terrain rocheux où elle n’avait pas beaucoup de terre, et aussitôt elle a levé, parce qu’elle n’avait pas de profondeur de terre ; [6] et lorsque le soleil s’est levé, elle a été brûlée et, faute de racine, s’est desséchée. [7] Une autre est tombée dans les épines, et les épines ont monté et l’ont étouffée, et elle n’a pas donné de fruit. Il se mit de nouveau à enseigner.
Et son interprétation nous est aussi donnée à partir du verset 15
Mc 4, [15] Ceux qui sont au bord du chemin où la Parole est semée, sont ceux qui ne l’ont pas plus tôt entendue que Satan arrive et enlève la Parole semée en eux. [16] Et de même ceux qui sont semés sur les endroits rocheux, sont ceux qui, quand ils ont entendu la Parole, l’accueillent aussitôt avec joie, [17] mais ils n’ont pas de racine en eux-mêmes et sont les hommes d’un moment : survienne ensuite une tribulation ou une persécution à cause de la Parole, aussitôt ils succombent. [18] Et il y en a d’autres qui sont semés dans les épines : ce sont ceux qui ont entendu la Parole, [19] mais les soucis du monde, la séduction de la richesse et les autres convoitises les pénètrent et étouffent la Parole, qui demeure sans fruit.
Le Catéchisme de l’Eglise Catholique de préciser : « La méditation met en œuvre la pensée, l’imagination, l’émotion et le désir ». CEC 2708
Selon le frère Isaac, la pensée, l’imagination, l’émotion et le désir concourent à la rencontre avec Dieu. L’imagination par exemple est très importante. Dommage que les sorciers sachent mieux les utiliser que les chrétiens. Par l’imaginaire, on doit pouvoir par exemple revivre l’évangile comme en s’imaginant Jésus parlant à ses disciples.
La méditation par la méthode de la LECTIO DIVINA ou la lecture divine de la Parole de Dieu
A entendre le frère, cette méthode est divisée en cinq parties : Lecture – Méditation – Oraison – Contemplation et Action.
Il a donc terminé son intervention en présentant pour chaque partie un contenu qui pourra nous aider à lire et méditer la Parole de Dieu.
- La lecture : Savoir choisir le texte. Il est conseillé un texte de l’évangile, mieux un texte tiré de l’évangile du jour. Ensuite, prendre le temps de se détendre, trouver l’attitude et la position (assis, couché, debout) qui nous convienne. Invoquer l’Esprit Saint avant de la lire.
- La méditation : Que dit le texte ? Est la première question à se poser. Ensuite faire une deuxième lecture pour répondre à la question : Que me dit le texte à moi aujourd’hui ?
- L’oraison : Dans l’oraison, on se pose moins de questions et on est dans un dialogue de cœur à cœur avec le Seigneur. C’est un échange de regard entre Dieu et nous. C’est passer du temps avec lui comme Simon devant le Saint Sacrement : « je l’avise, il m’avise » (C’est la réponse simple à un paroissien du saint Curé d’Ars qui l’interrogeait sur ses nombreux et longs temps d’adoration).
- La contemplation : C’est l’adoration devant le mystère que l’on vit. C’est un dialogue d’amour entre la créature et le créateur. C’est dans la contemplation, qu’on prend des engagements à partir de ce qu’on a vécu au cours des étapes précédentes.
L’action : Quand on rencontre le Seigneur on agit, c’est l’obéissance à la Parole. Il s’agit d’agir conformément à la Parole du Seigneur. C’est le lieu de la concrétisation de la méditation. Si le Seigneur demande de restituer un objet volé, il faut le faire. La rencontre du Seigneur dans la Parole nous amène à l’action. Une foi qui n’agit pas est une foi morte.
Rédigé par frère YAMEOGO Mathias